Le Judo est un moyen dâĂ©ducation. Conçu par Jigoro Kano, le Fondateur du Judo, il sâappuie sur lâĂ©tude et la pratique dâun systĂšme dâattaque et de dĂ©fense, issu de diffĂ©rents systĂšmes de combat traditionnels japonais (jujitsu) qui privilĂ©gient les techniques de projection et de contrĂŽle.
Une pratique sincĂšre et rĂ©guliĂšre, prolongĂ©e dans le temps, guidĂ©e par les principes essentiels du judo et le respect de ses fondements, favorise lâaccession Ă lâautonomie, Ă la maĂźtrise de soi, au respect des autres, Ă une meilleure apprĂ©hension du rĂ©el. Câest la valeur Ă©ducative du judo qui est transcrite par lâidĂ©ogramme do/michi (cheminement, voie, domaine dâapprofondissement) du mot judo.
Ju â Lâadaptation
Le premier principe est celui de la souplesse, de la non-rĂ©sistance, de lâadaptation. Il est si Ă©troitement liĂ© Ă la discipline qui lui donne son nom : faire du judo, câest sâengager dans la voie (do/michi) de lâapplication du principe de lâadaptation (JU). Il invite Ă sâĂ©lever dans la pratique au-delĂ de la seule opposition des forces musculaires, pour parvenir Ă une vĂ©ritable maĂźtrise des lois subtiles du mouvement, du rythme, de lâĂ©quilibre, des forces. Ju est une attitude.
Seiryoku Zenyo â Le meilleur emploi de lâĂ©nergie
Le second principe est la recherche du meilleur emploi possible des Ă©nergies physiques et mentales, intĂ©grant le premier principe et le dĂ©passant. Il invite Ă lâapplication de la solution la plus pertinente Ă tout problĂšme : agir juste, au bon moment, avec un parfait contrĂŽle de lâĂ©nergie employĂ©e, utiliser la force et les intentions du partenaire contre lui-mĂȘme⊠Seiryoku Zenyo est un idĂ©al.
Jita Yuwa Kyoei â La prospĂ©ritĂ© mutuelle par lâunion des forces
Le troisiĂšme principe est lâentente harmonieuse, la prospĂ©ritĂ© mutuelle par lâunion de sa propre force et de celle des autres. DĂ©coulant de lâapplication sincĂšre des deux premiers principes, il suggĂšre que la prĂ©sence de partenaires et celle du groupe sont nĂ©cessaires et bĂ©nĂ©fiques Ă la progression de chacun. En judo, les progrĂšs individuels passent par lâentraide et les concessions mutuelles. Jita Juwa Kyosei est une prise de conscience.
La pratique du judo nĂ©cessite un ensemble dâĂ©lĂ©ments essentiels et indissociables.
Le Dojo
Câest le lieu de la pratique. Espace dâĂ©tude et de travail, il isole les pratiquants de lâagitation extĂ©rieure pour favoriser la concentration et la vigilance, permet lâorganisation de la sĂ©ance de judo. Au-delĂ de sa simple existence physique, le dojo constitue aussi un lien mental et affectif qui unit les pratiquants.
La tenue
Le Judogi blanc du judoka est simple et rĂ©sistante. Identique pour tous, il souligne lâĂ©galitĂ© devant lâeffort dans le processus permanent de lâapprentissage.
Le partenaire
Le Judo se pratique Ă deux partenaires. Le judoka tient compte de lâautre et sâadapte Ă la diversitĂ© de chacun. Il respecte lâesprit des diffĂ©rents exercices.
La saisie
La pratique du judo demande une saisie entre les deux judokas. Elle joue un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant. Câest un vecteur de perception de sensation et de transmission des forces utiles pour contrĂŽler, dĂ©sĂ©quilibrer ou projeter. La saisie est Ă©volutive, elle sâadapte aux partenaires et aux circonstances.
Les rĂšgles de conduite
Le judoka accepte les rĂšgles explicites du dojo : la ponctualitĂ©, la propretĂ©, lâĂ©coute, le contrĂŽle de ses actes et de ses paroles. Il sâefforce dâen respecter les rĂšgles implicites : lâengagement et la constance dans lâeffort, lâexigence personnelle.
Le professeur
Il est le garant du processus de progression dans lequel il est lui-mĂȘme impliquĂ©. Il guide lâapprentissage vers la maĂźtrise technique en sâappuyant sur les principes essentiels et les fondements du judo. Le professeur est un exemple.
Le salut
Le salut est la marque formelle du respect du judoka pour le professeur, pour le partenaire, pour le lieu de pratique, pour lâespace de combat. Il ouvre et il ferme chaque phase essentielle de la pratique.
La Chute
Aucune projection de judo nâest possible sans un judoka pour lâeffectuer et un autre pour la subir. Lâacceptation et la maĂźtrise de la chute sont nĂ©cessaires au judoka pour garantir son intĂ©gritĂ© corporelle mais aussi ses progrĂšs futurs. La chute est une Ă©preuve mentale aussi bien que physique.
LâefficacitĂ© du judoka se construit sur lâĂ©tude approfondie et la maĂźtrise progressive de postures, de dĂ©placements, dâactions de crĂ©ation et dâaccompagnement du dĂ©sĂ©quilibre du partenaire, de formes techniques fondamentales, de facteurs dynamiques dâexĂ©cution. Cette base commune de connaissance et dâhabilitĂ© donne Ă chacun les moyens dâĂ©laborer par la suite sa propre expression du judo.
Le Randori
Le Randori permet la rencontre de deux judokas dans une confrontation dont la victoire ou la dĂ©faite nâest pas lâenjeu. LâexpĂ©rience rĂ©pĂ©tĂ©e du Randori ouvre Ă lâacquisition du relĂąchement physique et de la disponibilitĂ© mentale dans le jeu dâopposition, Ă la mise en application dynamique des techniques acquises, Ă lâapprofondissement de la perception dans lâĂ©change avec le partenaire, Ă la comprĂ©hension et Ă la maĂźtrise des diffĂ©rents principes dâattaque et de dĂ©fense. Il est pratiquĂ© dans une perspective de progression.
Le Shiai
Le Shiai oppose deux judokas dans une confrontation dont la victoire ou la dĂ©faite est lâenjeu. Il se livre contre un autre judoka, connu ou inconnu, en fonction de rĂšgles qui permet de dĂ©terminer le vainqueur. Il nâest pas lâaboutissement mais un aspect essentiel de la pratique du judo. LâexpĂ©rience rĂ©pĂ©tĂ©e du Chiai ouvre Ă la dimension tactique et psychologique du combat. Le Chiai est une Ă©preuve de vĂ©ritĂ©, un test mutuel dâordre technique, physique et mental.
Le Kata
Le Kata est un procĂ©dĂ© traditionnel de transmission des principes essentiels du judo. Il consiste Ă mĂ©moriser un ensemble de techniques fixĂ© historiquement et Ă exĂ©cuter cet ensemble de façon prĂ©cise, en harmonie avec le partenaire. La forme bien maĂźtrisĂ©e doit permettre lâexpression sincĂšre du geste de combat, lâengagement total sur le plan mental et physique des exĂ©cutants. Outil de stabilitĂ© et de permanence, le Kata est un lien entre tous les pratiquants dâaujourdâhui et ceux qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s.Â
Le Grade
Le Grade symbolise une progression globale du judoka sur le plan mental (Shin), technique (Gi) et physique (Tai), donc la ceinture est la marque apparente. La ceinture noire manifeste lâaccession Ă un premier niveau significatif dans cette progression. Le grade est aussi le symbole du lâunitĂ© des judokas, formĂ©s par un travail commun, par des Ă©preuves communes. Le judoka doit poursuivre sa formation vers le grade suivant.
Le meilleur emploi de lâĂ©nergie
Dans sa pratique le judoka est Ă la recherche du meilleur emploi de lâĂ©nergie physique et mentale. Ce principe suggĂšre lâapplication Ă tout problĂšme de la solution la plus pertinente : agir juste au bon moment, utiliser la force et les intentions du partenaire contre lui-mĂȘme. Il incite Ă une recherche constante et dynamique de perfection.
Entraide et Prospérité mutuelle
En Judo, les progrĂšs individuels passent par lâentraide et par lâunion de notre force et de celle des autres. La prĂ©sence du partenaire, du groupe est nĂ©cessaire et bĂ©nĂ©fique Ă la progression de chacun.